La biotechnologie en France : un secteur en pointe mais qui reste derrière les USA

La biotechnologie, ou « technologie de bioconversion », résulte d’un mariage entre la science des êtres vivants – la biologie – et un ensemble de techniques nouvelles issues d’autres disciplines telles que la microbiologie, la biochimie, la biophysique, la génétique, la biologie moléculaire, l’informatique. L’industrie des biotechnologies dans le monde est devenue une des grandes industries de pointe. C’est un secteur économique majeur et en forte croissance avec des ambitions légitimes et prometteuses à l’internationale. Les biotechnologies constituent le moteur direct des progrès de la santé et permet de mettre à la disposition des médecins et des malades des moyens thérapeutiques, de dépistage et de prévention plus efficaces. Ce sont les jeunes entreprises de biotechnologie, notamment américaines, qui développent désormais la plupart des nouveaux médicaments mis sur le marché, démontrant ainsi leur formidable capacité d’innovation. Ces produits innovants se traduisent par des progrès médicaux considérables, par exemple dans le diagnostic et le traitement des cancers, du diabète, des maladies du sang, des maladies cardiovasculaires ou métaboliques, des maladies inflammatoires ou dégénératives, des maladies génétiques… La France se place au 3e rang européen, derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne, avec environ 400 entreprises de biotechnologies qui emploient près de 6000 personnes dont plus de la moitié en Recherche et Développement.

La France terre d’innovation

Malgré cette 3ème place européenne, également loin derrière le géant américain, la France demeure une terre d’innovation avec des résultats cliniques probants.

France Biotech est l’association française des entreprises de biotechnologie et de leurs partenaires. Sa mission est de contribuer à hisser l’industrie française des biotechnologies au rang de leader en Europe. Pour Pierre-Olivier Goineau son président « Qu’il s’agisse de l’amont ou des phases avancées, nos sociétés font mieux et plus que les « big four » avec des recherches qui mettent en œuvre des technologies de rupture diversifiées. » Qualifiant le potentiel des entreprises françaises dans de « merveilleux », il reconnaît l’excellence de la formation fondamentale française et se félicite d’un dialogue fructueux entre entreprises et formations, notamment dans les écoles d’ingénieurs mais regrette que « […] les universités scientifiques et médicales nous sont fermées, ce qui nuit aux échanges d’expertises que nous pourrions avoir. C’est aussi un frein à la compétence créatrice ».

Malgré ce haut niveau de compétence, le secteur de la biotech française souffre et reste derrière les Etats-Unis, ou le Royaume-Uni même si elle tend à rattraper son retard depuis une dizaine d’années. Dans ce secteur fortement dépendant des pouvoirs publics, que ce soit la Haute Autorité de Santé (HAS), l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM), Pierre-Olivier Goineau regrette  que contrairement au Royaune-Uni «  il n’existe toujours pas d’instance où tous ces acteurs pourraient travailler ensemble. » Outre-manche en effet les réglementations sont «  un facteur clé de succès alors que nous en faisons des contraintes et perdons en attractivité et en lisibilité. Notre industrie a besoin que régulateurs et payeurs lui adressent des signaux pour mieux sérier leurs attentes et pouvoir diversifier leurs recherches, encore trop focalisées sur la cancérologie. »Fotolia_37916511_M-eb20a996 biotechnologie

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