La franchise : un secteur qui s’en sort bien malgré la crise sanitaire

 

Malgré la pandémie, le nombre d’enseignes et d’exploitants est resté stable, même si le chiffre d’affaires global a baissé de 6%. Savoir-faire d’une marque et soutien du réseau restent des atouts. Certains réseaux s’en sont sortis mieux pendant que d’autres ont revu leur positionnement ou leur offre client. Agilité et créativité, deux atouts qui restent d’autant plus important dans le contexte actuel et doivent inciter à rejoindre le secteur de la franchise.

 

Retour de crise

 

Certes, l’an dernier, le secteur de la franchise a vu son activité nettement baisser (-5,6%), sans pouvoir éviter de la casse. Alors qu’en 2019, la FFF recensait 2049 réseaux en activité, le chiffre est tombé à 1927. Toutefois, selon un sondage réalisé en septembre 2020 pour la FFF et Banque populaire, 67% des franchisés interrogés estimaient avoir mieux résisté qu’un commerçant indépendant grâce au soutien de leur franchiseur face à la crise du Covid : accélération de la digitalisation des services (click & collect, communication sur les réseaux sociaux…), recherche pour obtenir des aides publiques, visites des animateurs commerciaux, reports de paiement…Dans la même enquête de la FFF, 87% des personnes interrogées recommandent le système de la franchise à un entrepreneur qui souhaiterait se lancer. Mais encore faut-il bien choisir une enseigne, toutes ne se valant pas. Les salariés qui cherchent à se lancer avec un petit pécule ont tout intérêt à être exigeants.

Si avec la crise, certains secteurs ont en effet enregistré un repli comme le textile, les salles de sport et la restauration assise, d’autres ont au contraire performé, notamment l’amélioration de l’habitat et la restauration rapide. Les secteurs de l’amélioration de l’habitat, du bricolage, de la jardinerie, de la restauration rapide ont profité de la crise : le bricolage a ainsi vu son chiffre d’affaires progresser de 13% selon la Fédération des magasins du bricolage, contre +3,4% de progression en 2019. Le marché de la piscine a, selon la FPP, vécu une année record avec une augmentation de 28% du nombre de bassins vendus pour une chiffre d’affaires en hausse de 21,5%.

Malgré plusieurs reports en raison de la crise sanitaire, la 39e édition du salon Franchise Expo s’est également tenue du 26 au 29 septembre 2021, à Paris, Porte de Versailles (halls 2 et 3). Une première pour les organisateurs, qui ouvrent leur temple international de la création d’entreprise traditionnellement tous les ans en mars. Cette année, 510 enseignes se sont déplacées pour rencontrer les candidats à la franchise (contre 580 en 2019). Côté fréquentation, on comptait plus de 31 000 visiteurs il y a deux ans, aujourd’hui 20 % semblent avoir manqué à l’appel…Les réseaux automobiles franchiseurs ont attendu deux ans avant de s’installer à Franchise Expo Paris et rencontrer une flopée de candidats à la création d’entreprise. Un peu déçus car il y a eu moins de visiteurs, ils ont tous été reboostés par la qualité des dossiers ! La Fédération française de la franchise, l’organisateur Reed Expositions et un panel d’exposants ne voulant pas attendre un an pour rééditer la 40e édition, ont tous décidé à l’unanimité de reconduire le salon du 20 au 23 mars 2022.

 

Se renouveler pour faire face à la crise

 

Durant la crise, les franchiseurs ont joué la carte de la créativité en misant sur de nouvelles stratégies de développement. Citons l’exemple de Ninkasi, un concept de restauration autour du triptyque bière, burgers, musique. L’enseigne a profité de l’année 2020 pour repenser son organisation franchise et préparer un développement à l’échelle nationale. « Notre développement se concentrait jusqu’’à présent sur la Région Auvergne Rhône-Alpes. Passer à une ambition nationale nous a obligé à remettre à plat nos méthodes de développement, à industrialiser », précise Cécile Rivoire, Directrice du Résau de l’enseigne.

Dans la restauration rapide, les enseignes ont globalement performé, bénéficiant de la fermeture des restaurants traditionnels, des couvre-feu et confinements, et du télétravail.

Un marché qui évolué désormais à l’aune du post-covid

Les crises exacerbent les comportements, et certaines tendances de consommation se sont affirmées durant cette crise. Des marchés émergeants, répondants aux nouvelles attentes de consommation (cycle, restauration fast good, circuits courts…) sont les pourvoyeurs de nouveaux franchiseurs, et de nouveaux franchisés. Les comportements de consommation en contexte de crise (discount, le courtage en crédits…) ont également favorisé le développement de franchiseurs nouveaux et existants. C’est notamment le cas de l’enseigne Idésia, spécialisée dans le rachat de crédit. Idésia est née en 2003 et a initié son développement en franchise après la crise de 2008. De l’aveu de son dirigeant Frédy Louis, le nombre de candidats est reparti fortement à la hausse depuis le début de l’année 2021. « C’est notre capacité collective à surmonter les difficultés et à positiver qui nous a permis de maintenir une dynamique positive. Nous avons également pris la décision d’auditer et de revoir notre process développement en 2020, pour mieux repartir après la crise ».

La crise a accéléré la concurrence entre les franchiseurs. Dans de nombreuses enseignes, les services développement sont en pleine réorganisation, certaines enseignes n’hésitent pas à recourir à des développeurs externes pour « chercher d’autres sources de franchisés ». Pour attirer des candidats et rebondir, les franchiseurs ont pris conscience de l’importance de marketer leur proposition de valeur B to B, et de la valoriser par des actions de marketing digital pour attirer les candidats. En parallèle, il s’agira plus que jamais de rassurer les candidats à la franchise, incitant ainsi les franchiseurs à revoir leur process de développement et à réévaluer les équilibres économiques de la relation franchiseur-franchisé.

Les mutations profondes provoquées par la crise voient arriver de nouveaux concepts avec de nouvelles exigences en termes d’implantation : Food-truck, Dark Kitchen, Dark Stores, Drive piéton… En outre, les franchiseurs vont devoir intégrer le digital à leur stratégie de développement mais attention, digital ne veut pas dire plus de point de vente physique. Au contraire, faire cohabiter les deux supports permettra d’attirer de nouveaux clients et d’en fidéliser d’autres, c’est l’art du web-to-store. On se rend compte qu’au-delà d’un moyen technique (notamment pour remplacer les cartes physiques des restaurants), le QR Code est une fenêtre ouverte sur du contenu digital pertinent. À contrario, des usages qui se développaient avant la crise sanitaire, comme l’utilisation des bornes en magasin, risquent de s’amenuiser ou de disparaître. Aucun client n’a envie de poser les doigts sur un support touché par d’autres ! En revanche, les retailers alimentaires qui ont quasiment tous lancé une application de self-scanning ont démontré qu’ils s’avaient s’adapter aux attentes clients en temps de pandémie. Les protocoles sanitaires imposés par la crise ont eu aussi le mérite de permettre à certains réseaux de revoir leur parcours client pour proposer désormais une réelle expérience d’achat. Mettre en avant les achats d’impulsion ou les nouveautés permet ainsi de booster les ventes additionnelles et susciter l’envie d’achat.

 

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