Avis d’expert : Guy Bernard, Directeur Commercial de l’entreprise Sotradel, solutions logistiques et transports
Comment les métiers de la logistique et du transport ont-ils évolué ces dernières années ?
Guy Bernard : Depuis la crise de 2007- 2008, beaucoup de chargeurs ont réinternalisé leur activité. On assiste à un recentrage sur le cœur de notre métier avec un retour aux fondamentaux et un développement des activités de niches. Ce que recherchent les professionnels du secteur, en particulier, les PME, c’est la satisfaction du client grâce à des prestations personnalisées. Il faut fidéliser ses clients c’est-à-dire, au-delà de la notion prix, savoir l’écouter et répondre parfaitement à ses attentes. C’est du sur-mesure !
Développement durable et transport, est-ce compatible ?
L’ « objectif CO2 » qui est un label qui salue l’engagement environnemental et sociétal des entreprises de transport routier doit être bien plus qu’une charte. Ce doit être un véritable engagement de l’entreprise. Un certain nombre de PME sont engagées et y croient profondément, mais il faut également que les clients soient formés. Or que ce soit dans la logistique ou le transport, le client a un budget et même s’il se dit intéressé par la démarche, dès lors qu’il faut engager un financement, il a tendance à repousser. C’est la même chose pour certains transporteurs qui ont du mal à anticiper une démarche environnementale et ont tendance à y être contraints.
Quels sont les enjeux auxquels le métier de logisticien transporteur va devoir faire face dans les années qui viennent ?
Il reste peu de PME dans ce secteur or il est important voire fondamental de conserver la culture de proximité sur le plan local, sur un territoire. On s’aperçoit qu’il y a quelques années les industriels ont délocalisé en Asie ou en Europe de l’est mais la tendance aujourd’hui s’inverse et ils reviennent en France. L’industriel doit pouvoir compter sur la réactivité et la proximité de son prestataire.