Créé et dirigé par Gérard Labonne, Amplitude Lab intervient dans les grandes et moins grandes organisations : partout où un nouvel élan est attendu, là aussi où les changements nécessitent une redéfinition des missions et de la raison d’être. Interview.

Pourquoi cette quête de sens ?

Tout homme s’épanouit par le sens qu’il octroie à ses actes, ses mouvements, ses engagements. Une fois le sens trouvé, les traits du visage se détendent. Une certaine plénitude s’installe. On comprend donc l’effet stimulant et apaisant du sens.

Or, le sens n’existe pas de fait ; il s’agit d’une construction de l’esprit, qui sert à se mettre en mouvement, de façon positive. On remarque aisément que lorsque l’on fait l’impasse sur le sens, c’est un peu comme si on nous prenait à rebrousse-poil.

Amplitude Lab agit auprès de la direction de l’entreprise, des cadres dirigeants et des cadres intermédiaires, afin que la mission de l’entreprise soit définie et que son sens soit partagé par tous.

Où en sont les organisations actuellement ?

Bien souvent, le sens est étouffé au profit de procédures, d’objectifs et de délais, qui n’ont, en soi, aucun sens… Au mieux, les salariés se voient servir des évidences opérationnelles du type « le client est roi ». Alors que partout, dans notre vie personnelle, notre créativité et nos capacités collaboratives n’ont jamais été autant sollicitées, jamais une société ne les a si vite étouffées. La vision de court-terme, la productivité ravageuse, la croissance de la complexité, les incertitudes face à l’avenir font fi de l’humain, de son rapport affectif avec son travail et son entreprise.

Les organisations s’imaginent se trouver confrontées à un dilemme : entre sens et résultat. Or, c’est exactement l’inverse qui se passe : une entreprise a d’autant plus de résultats qu’elle est porteuse de sens. Elles ont donc tout intérêt à effectuer ce travail de fond, surtout que notre exigence – et davantage encore celle des générations entrantes – a considérablement augmenté.

A quels freins êtes-vous confrontés ?

Il faut surtout surmonter le fait que les attentes s’opposent. Quand l’un attend une vision globalisante, l’autre exige un programme concret. L’un trouve du sens comme un entonnoir, allant du général au particulier, l’autre compose une mosaïque de minuscules tessons, qui un jour dessineront un  paysage. « Pinailleur ! » dit l’un. « Stratosphérique ! » dit l’autre. Amplitude Lab agit en tant que médiateur.

Concrètement, comment faites-vous ?

Nous favorisons l’expression de tout le monde à travers des séries d’interviews, puis verbalisons le recueil de la parole qui nous a été donnée d’écouter. Enfin, dans un troisième temps, on choisit la forme. Nous utilisons différentes formes de réunions, de jeux et de jeux de rôle. Le sens, ça se travaille, c’est une petite graine qui pousse, qui évolue et surtout qui se partage. Si, dans un premier temps, beaucoup d’émotions de tous ordres s’expriment, très vite, on entre dans l’apaisement et la construction. Trouver le sens a un effet pacifiant. Donner du sens est une discipline exigeante, c’est pourquoi nous l’abordons avec humour et décontraction, dans les ateliers, les Codirs, les châteaux, les tentes ou les forêts, en siégeant, méditant, marchant, partout où l’on se sent bien. Et d’émerger des projets d’entreprise, des référentiels managériaux, des principes d’actions, des valeurs, des missions, des visions, un cœur de métier…