Smartox Biotechnology, et les venins n’ont plus de secrets…
Smartox Biotechnology propose une offre globale, dans tous les domaines qui intéressent les venins d’animaux, avec à la clé l’étude du plus grand nombre de molécules, leur caractérisation, la recherche d’applicatifs. Rencontre avec un nouveau monde…
Il existe environ 170.000 espèces animales venimeuses dans le monde. Compte tenu d’un nombre moyen de 250 molécules différentes par type de venin, on peut estimer que le nombre total de molécules provenant de toutes ces espèces s’élève à environ 40 millions. Or, à ce jour, seulement 3000 molécules de venins ont déjà été caractérisées… Mais pourquoi s’intéresser aux molécules des venins ?
« Le venin reste une ressource importante, méconnue et peu exploitée. Or, elle peut se révéler riche en compétences, par une efficacité d’action extrêmement concentrée… Nous nous sommes donné pour objectif, notamment d’étudier le plus de molécules possibles » explique Rémy Béroud.
Seulement trois sociétés dans le monde s’intéressent aussi précisément à l’étude, à la reproduction et à la commercialisation de molécules de venins. « Nous sommes la seule à proposer une offre totalement intégrée en trois dimensions : la fourniture de venin, de la molécule et de la caractérisation ».
Smartox Biotechnology travaille sur environ 40000 molécules, pour les caractériser et identifier ce qu’elles pourraient nous apporter, à nous les humains… Une fois les molécules intéressantes identifiées, elles sont analysées et la mise en œuvre de leur reproduction est amorcée. « Une fois la molécule caractérisée, nous l’étudions d’un point de vue pharmacologique et recherchons sa valeur ajoutée. Etant donné que le volume de venin reste très restreint, nous apprenons à les reproduire et créons des molécules de synthèse qui nous permettent plus aisément de les étudier et de cerner leur intérêt ».
La startup Smartox Biotechnology s’est aussi adossée à de grands groupes pharmaceutiques tels que SANOFI, BAYER ou encore XENON PHARMACEUTICAL, qui testent les molécules sur un certain nombre de maladies. « Notre deuxième activité concerne un catalogue de molécules que nous mettons à la disposition des chercheurs qui les utilisent pour mieux comprendre les réactions du corps humain à leur contact. Aujourd’hui, nous comptons déjà 80 composés que nous distribuons dans une vingtaine de pays » précise Rémy Béroud.
Créée en 2013, entreprise française indépendante, l’équipe de Smartox Biotechnology comprend déjà une dizaine de salariés. Mais son ambition est d’aller bien au-delà de nos frontières. Particulièrement intéressée par le marché américain, la société ouvrira d’ici à la fin de l’année un bureau commercial à Boston et participe à différents événements afin d’y développer sa notoriété. Elle prépare une levée de fonds de 800000€ et s’est dotée d’un objectif d’un million d’euros de chiffres d’affaires. « Notre ambition est de développer des molécules jusqu’en phase pré-clinique avant de les licencier à l’industrie pharmaceutique. Nous travaillons actuellement sur plus d’une trentaine de composés dans différentes aires thérapeutiques ».
Concrètement, déjà plusieurs produits présents sur le marché sont issus de venin ; un médicament traite le diabète de type II, à partir de venin issu d’un lézard ; il y a aussi un médicament qui traite la douleur et qui est 1500 fois plus puissant que la morphine. « Les quelques médicaments sur le marché issus de venins ont été découvert de manière fortuite. Notre ambition est d’industrialiser l’exploitation de cette formidable ressource afin d’identifier les médicaments de demain »» conclut Rémy Béroud.