Entre le développement du télétravail, la hausse du prix des matières premières et l’obligation de passer aux gobelets carton imposée par la loi sur la transition énergétique, les distributeurs automatiques font grise mine. Certains acteurs du marché ont mis la clé sous la porte, d’autres se renouvellent en s’attaquant à de nouveaux marchés ou en enrichissant leurs machines de nouvelles fonctionnalités.
Une crise sans appel
Pour rappel, au plus fort de la crise sanitaire, les gestionnaires de distributeurs automatiques de cafés disaient être devenus la variable d’ajustement des protocoles sanitaires des entreprises. Beaucoup de machines étaient condamnées avec du Scotch noir, comme des scènes de crime. Le chiffre d’affaires de ce secteur, qui emploie 55 000 personnes en France a été amputé, selon les périodes, de 20 % à 90 %. L’accélération du télétravail assèche encore un peu plus les quelque 450 000 machines installées en entreprise, soit plus de 70 % d’un parc national comptant 620 000 machines, par ailleurs déployées dans les hôpitaux, piscines, gares, aéroports, établissements scolaires…Certains acteurs ont dû mettre la clé sous la poste, engendrant de nombreux licenciements.
Savoir faire preuve de résilience et de créativité
Première mesure prise par les gestionnaires : assurer la sécurité des consommateurs. Dès lors, il a fallu équiper les machines de la fonctionnalité paiement sans contact. Une façon de rassurer et de promouvoir à nouveau l’activité des distributeurs automatiques. Certaines entreprises comme D8 sont même allées plus loin dans l’innovation en ajoutant les options touchless et hologrammes ! Citons aussi Bibal qui est passé de 20 % de paiement en CB en 2020 à 35 % l’an dernier. A ce jour, environ 1 500 de ses 4 300 distributeurs sont équipées de paiement CB et sans contact, et « représentent 70 % du chiffre d’affaires. Les utilisateurs peuvent aussi payer par Smartphone via des applications comme ApplePay ou par CB. Les appareils automatiques sont également équipés d’une télémétrie qui permet de détecter les moindres opérations effectuées sur la machine. C’est un moyen de garantir aux acheteurs une meilleure sécurité et de les avertir en temps réel des éventuelles pannes. La « 2BU » développée par Compass, présente déjà un écran LCD qui fournit des informations détaillées sur les caractéristiques de tous les produits de la machine. Parmi les autres pistes de diversification, Selecta envisage pour sa part des magasins autonomes, offrant différents types de plats cuisinés, à récupérer en scannant les produits.
La distribution automatique au service de la diversification
Parmi les pistes de diversification, Selecta envisage pour sa part des magasins autonomes, offrant différents types de plats cuisinés, à récupérer en scannant les produits. Autres exemples, la marque de vernis Nailmatic, conçue pour être vendue dans des distributeurs ou encore des articles de bricolage de l’enseigne Weldom de Luynes qui prévoit de vendre des ampoules ou des piles, figurent parmi des acteurs de la distribution automatique qui ont su innover et se réinventer. Aujourd’hui, le groupe Accor dispose de plus de 1 600 appareils automatiques dans ses hôtels Formule 1, ce qui représente plus de 5% de son chiffre d’affaires. Il y a à l’intérieur de ces machines une panoplie d’accessoires susceptibles d’intéresser les clients ou des produits jugés produits phares. Le géant Amazon s’est aussi lancé dans la course en vendant aux États unis des kindle et leurs accessoires. A suivre…