Dans le contexte actuel de crise, le monde de la franchise est comme le reste du tissu économique très ébranlé. En jeu : des enseignes et surtout, des parcours de femmes et d’hommes qui parfois sont arrivés depuis sur ce marché, souvent à la suite d’une reconversion. Charge alors au franchiseur d’être présent plus que jamais aux côtés de ses franchisés.
A crise exceptionnelle, nouvelles responsabilités pour les franchiseurs
Si le franchiseur est naturellement à la base de la réussite de ses franchisés, il est aussi celui qui leur permet d’éviter le danger, de minimiser les risques et d’être confiant dans l’avenir. Avec la crise, ce rôle est devenu encore plus important. Objectif : limiter les conséquences de la crise et préparer dès maintenant le redémarrage de l’activité dans les meilleures conditions. La relation entre un franchiseur et ses franchisés ne se limite pas à l’application stricto sensus des obligations contractuelles. C’est avant tout une relation humaine entre entrepreneurs. Les enseignes ont mis en place beaucoup d’opérations à destination de leurs clients. Si les services marketing et communication travaillent pour relancer l’activité commerciale, concernant la situation économique et financière des franchisés, les réseaux doivent mettre en place, à minima, des reports d’encaissement aussi bien pour les redevances que pour les achats effectués auprès des centrales et fournisseurs référencés. Le gel des redevances peut aussi être une option. Si la redevance est proportionnelle au chiffre d’affaires, le montant sera automatiquement ajusté. Un geste fort de solidarité et d’empathie envers les franchisés Le franchiseur doit être là aussi pour accompagner au mieux le franchisé à gérer son centre de profit. A ce titre, il doit vérifier, conseiller ses partenaires sur leurs droits et obligations. Il joue ainsi un rôle de conseil et d’information, notamment eut égard aux mesures annoncées par le gouvernement et aux dispositifs étatiques en vigueur.
A l’instar de certaines collectivités pour leurs entreprises locales, le franchiseur peut, par exemple, créer un Fonds Solidaire et Participatif afin d’aider financièrement les franchisés fragilisés par cette période pour avoir la capacité de relancer leur exploitation. Ce fonds doit être abondé par le franchiseur et les franchisés ayant la capacité financière. Les animateurs de réseau doivent aussi épauler moralement les franchisés et communiquer avec eux notamment par visioconférence ou grâce à des outils collaboratifs innovants. L’occasion pour certains franchisés de se former à ces outils nouvelle génération et pourquoi pas, de se lancer, de manière plus importante, dans la digitalisation de leur offre de service.
La crise sanitaire : le bon moment pour se lancer ?
Se lancer en tant que franchisé est déjà risqué à la base, un risque maîtrisé avec le soutien du franchiseur. Oui mais le risque reste là et en temps de crise, il est d’autant plus important. En même temps, celui qui se décide à devenir franchisé aujourd’hui aura donc mûri ses raisons véritables de se lancer. Autrement dit, la crise permet de conforter davantage son projet. Ce temps de crise est aussi l’opportunité de prendre le temps de mieux appréhender le réseau que l’on souhaite intégrer. L’idée étant de se poser les bonnes questions : est-ce que le franchiseur a un modèle qui répond aux attentes des consommateurs ? Cette activité est-elle en phase avec ses convictions ? Quelle est la stratégie digitale ? Quelle solution omnicanale est mise en place ? La crise sanitaire actuelle, enfin, va permettre au candidat de cerner plus vite la « personnalité » du franchiseur et du réseau qui aura sans doute révélé des valeurs comme la solidarité ou l’entraide, des compétences comme l’accompagnement et l’agilité de la tête de réseau envers ses partenaires.
Des franchises qui se mobilisent pendant la crise
Citons d’abord le Groupe OuiCare, n°1 des services à domicile en France, a réussi a mobilisé 6 000 auxiliaires de vie (diplômées et volontaires) pour poursuivre les visites et soins auprès des personnes âgées. Guillaume Richard, président du groupe, a tenu à saluer cette mobilisation des auxiliaires de vie, dont le métier est indispensable au maintien de la santé physique et morale des personnes âgées. De son côté, Green is Better, franchise de salad bar, a décidé de reporter au mois prochain (mars ou avril pour ceux qui auraient déjà payé le mois de mars) la redevance de ses franchisés, afin d’alléger l’impact de cette crise sanitaire sur leur chiffre d’affaires. l’enseigne L’Appart Fitness a choisi de proposer à ses adhérents des cours en ligne gratuits, réalisés en partenariat avec la plateforme Lesmills, leader des programmes pré-chorégraphiés. Planète Fitness également n’oublie pas ses adhérents. Le réseau propose à ces derniers des activités « Home Fitness », à savoir des cours collectifs virtuels et des programmes d’entrainement concoctés par des coachs. La pandémie du coronavirus oblige également les entreprises à revoir leur stratégie pour continuer à assurer le développement de leur réseau sur le territoire national. Ainsi, pour pallier l’interdiction de se déplacer à laquelle est confrontée de nombreux entrepreneurs, certaines enseignes ont opté pour les entretiens à distance par visioconférence. C’est notamment le cas pour la franchise de burger BCHEF, dont les équipes, désormais en télétravail, continuent d’assurer le traitement des demandes d’informations et l’étude des projets de création des entrepreneurs. Le service Développement du réseau demeure totalement opérationnel et propose aux entrepreneurs des entretiens par Skype. L’équipe du réseau Vie & Véranda a choisi de faire plaisir à ses clients en lançant l’opération « Vie & Véranda fête le printemps ».
Les réseaux de franchise automobile s’en sortent plutôt bien !
Les franchiseurs de l’automobile sont unanimes : la reprise post-confinement a été telle que les pertes encaissées pendant deux longs mois devraient être moins graves qu’attendu. Considérés comme des commerces « essentiels à la vie de la Nation », tous ces franchisés ont continué d’être utiles aux véhicules de ceux qui allaient travailler. Et dès le déconfinement, tous ont enregistré des chiffres record. « Dans nos centres Étape Auto, nous n’avons pas rattrapé tout ce qui a été perdu lors du confinement, mais nous avons enregistré des chiffres exceptionnels depuis la mi-mai », atteste Vincent Congnet, directeur des réseaux pour Alliance Automotive Group (AAG). « En juin, nous connaissions une croissance d’un peu plus de 30 % et en juillet, de 20-25 %. En août, nous étions à environ + 15 %, car beaucoup de magasins sont restés ouverts. » Même constat chez Point S, qui estime lui aussi à 20-25 % l’augmentation de son chiffre d’affaires sur les mois de juin et juillet. Effet de rattrapage, véhicules davantage sur les routes, départs en vacances… Les centres ont ainsi vendu plus de batteries, plus de pneumatiques, plus d’ampoules et ils ont effectué des entretiens plus chers qu’en temps normal. Certains ont même enregistré le trafic de nouveaux clients, à l’instar de Midas.