Transport du gaz, voie terrestre et méthanier

La voie terrestre, par gazoducs, reste encore le mode de transport privilégié du gaz naturel. Mais depuis plusieurs années le Gaz Naturel Liquéfié (GNL) se développe et semble être l’avenir de l’approvisionnement des Etats.

Le gaz est l’énergie fossile dont la consommation ne cesse de croître. Les échanges du gaz par voie terrestre sont encore dominants et posent régulièrement des problèmes géopolitiques.

Ainsi, utilise-t-on des gazoducs, canalisations terrestres ou sous-marines, enterrées sous le sol pour des raisons de sécurité. Le réseau russe, avec 160000 kilomètres de long est le plus long du monde. Au sein de ces gazoducs, le gaz circule rapidement, grâce à des stations de compression situées tout au long du parcours du gaz, lui permettant ainsi d’arriver à bonne destination. Le transport du gaz par voie terrestre se fait selon un cheminement prédéfini. On comprend donc aisément que l’installation de gazoducs peut prendre des tournures éminemment politiques. Ainsi, de la qualité des relations entre l’Europe et la Russie dépend l’approvisionnement d’une grande partie de l’Europe en gaz…

En revanche, le transport du GNL est plus flexible car il peut suivre des routes maritimes différentes.  Une fois liquéfié, le gaz naturel est chargé à bord de navires spécialement adaptés, les méthaniers. À l’arrivée dans un terminal dédié à cette activité, le Gaz Naturel Liquéfié (GNL) est à nouveau gazéifié. Compte tenu de la place croissante du gaz dans le mix mondial, le transport du GNL apparaît une filière d’avenir pour l’approvisionnement énergétique des États.

Produit dans un « train de liquéfaction », le GNL est ensuite placé à bord d’un méthanier en vue de son transport (Voir le décryptage : « GNL : la liquéfaction du gaz naturel »). Actuellement, environ 380 méthaniers sillonnent les océans du monde entier. Ces navires gigantesques, longs de 200 à 350 m, et équipés d’une double coque, transportent jusqu’à 260 000 m3 de GNL. Ils sont capables de le maintenir à -160 °C tout au long des milliers de kilomètres qu’ils parcourent sur les océans.

On estime aujourd’hui que 13% du transport du gaz sera effectué par méthanier d’ici 2020.

Au sein du méthanier, le gaz est stocké dans des cuves. Le système d’isolation des cuves ne peut empêcher qu’une partie du GNL repasse à l’état gazeux par réchauffement ; le gaz évaporé (environ 0.15% de la cargaison par jour) est récupéré et sert à la propulsion du navire.

Une fois arrivé dans un terminal de réception, le méthanier est déchargé et le GNL stocké dans de grands réservoirs maintenus à pression atmosphérique. Il est ensuite pompé, porté à haute pression et re-gazéifié par réchauffement, soit grâce à la chaleur provenant de l’eau de mer, soit en chauffant de l’eau. Enfin, le gaz ainsi produit est expédié dans le réseau de transport du gaz naturel.

Le GNL, qui a la même composition que le gaz naturel et est essentiellement composé de méthane, n’a pas d’odeur. Au niveau du terminal méthanier, le GNL retrouve son état gazeux. Afin de détecter facilement les fuites, le gaz est parfumé.

Le transport du GNL devrait accompagner cette croissance de la demande en gaz naturel, en raison de son coût plus faible que celui des gazoducs, de ses plus grandes facilités dans la mise en œuvre technique, de la plus grande flexibilité possible pour la redirection du gaz, selon les besoins des pays consommateurs (qui peuvent gérer plus librement leurs approvisionnements) et des pays producteurs (qui peuvent ainsi optimiser la valorisation de leurs ressources). Ces atouts font du transport du GNL une filière d’avenir pour l’approvisionnement énergétique des États.GAZODUC travaux-gazoduc-dierrey-aube

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