L’automobile : une industrie en reconversion, essentielle à l’économie régionale

Depuis le XIXème siècle, la Normandie est marquée par la forte présence du secteur industriel sur son territoire. Elle regroupe une part importante des emplois (16,3 % de l’emploi régional) et produit près de 20% de la valeur ajoutée de la région.

L’industrie automobile* a le plus important multiplicateur de valeur ajoutée après la construction aéronautique et spatiale : une unité de valeur ajoutée dans le secteur automobile génère 4,1 unités de valeur ajoutée dans l’économie nationale, ce qui témoigne de son rôle clé dans le développement d’une région très industrialisée telle que la Normandie.

Des réseaux d’innovation

Ces trente dernières années, le territoire normand a accueilli de nombreux laboratoires, centres de recherche et établissements d’enseignement supérieur qui font référence dans le secteur de l’automobile et de la mobilité. Les thématiques concernées sont nombreuses et se sont développées au fil des années. On peut citer la propulsion (CORIA, CERTAM, Institut Carnot à Rouen, LCS à Caen), les matériaux (CEVAA à Rouen, université du Havre, Crismat et CNRT matériaux à Caen, plasturgie à Alençon), l’électromécanique (Campus du CISE et IRSEEM à Rouen), les systèmes d’information et vision (LITIS à Rouen), la fiabilité (GPM, LOFIMS- INSA, IRSEEM, CEVAA, CRT analyse des surfaces). La collaboration est étroite avec l’écosystème automobile et mobilité régional.

Depuis 2005 le pôle de compétitivité (Normandy Motor Valley devenu Mov’eo en 2006) a permis de rassembler les acteurs du monde universitaire, de la recherche et de l’entreprise autour de projets fédérateurs créant ainsi une véritable dynamique de réseau sur l’ensemble de la Normandie.

Les hautes technologies récompensées

Ce secteur, confronté à de nombreuses mutations conjoncturelles et structurelles, a connu une crise sévère ces dernières années au même titre que les autres secteurs industriels. Cette crise s’est traduite par une baisse importante de la production, accompagnée d’un recul notable de l’emploi, mais avec un impact social atténué du fait de la pyramide des âges de ses salariés. Les constructeurs ont externalisé les activités très consommatrices de main d’œuvre et les équipementiers de rang 1 qui ont repris ces activités les ont délocalisées. Seules des entreprises de savoir-faire, de technologie nécessitant des investissements, exigeant des capitaux importants ont réussi à protéger leur savoir-faire, travailler leur compétitivité, exporter, voire accompagner les constructeurs sur plusieurs continents.

Un enjeu majeur : la formation

Malgré la baisse des effectifs salariés privés des secteurs d’activité ‘industrie automobile’ qui a diminué en Normandie de plus de 25% entre 2008 et 2014 contre 20% au niveau national, on constate une relative reprise de l’activité du secteur qui connait une tendance récente à la ré-internalisation ou à la relocalisation en France de certaines productions industrielles. La structure des emplois et l’organisation des entreprises se modifient avec une augmentation de la part des ingénieurs et cadres techniques, une importance grandissante des fonctions conception et production marquée par l’élargissement et l’élévation des niveaux de compétences, en lien avec le développement de la maintenance de l’outil de production. Se pose donc la question de la formation et celle de trouver des candidats intéressés par une industrie mal connue. Or, L’offre régionale dans les deux Académies de Caen et de Rouen couvre tous les champs intéressant le secteur automobile, de la conception à la production industrielle.

Quels que soient les employeurs rencontrés, les stratégies développées pour pourvoir ces compétences sont principalement la voie de l’apprentissage et la formation interne des actifs.

*source CESER

MOVEORenault

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