En février 2005, la loi handicap apportait beaucoup d’espoirs sur l’intégration des personnes en situation de handicap et plus spécifiquement, sur la notion d’accessibilité, vecteur d’intégration de ce public. Plus de 15 ans après, les avancées sont là… mais l’inclusion est encore loin d’être une réalité. Le point en détails.
Quelques chiffres
La délégation ministérielle à l’accessibilité dénombre en moyenne 35 0000 ERP conformes aux règles d’accessibilité parce que neufs dans leur immense majorité, 50 000 existants ont été rendus accessibles dans les dix ans prévus. La date limite de dépôt des Adap aura constamment été repoussée, mais la patience a payé : à l’échéance finale du 31 mars 2019, 701 000 ERP sont sous Adap donc en cours de mise en accessibilité ou en voie de l’être.
Accessibilité : une définition s’impose
Pour beaucoup encore, l’accessibilité concerne les fameux ERP ou établissements recevant du public, administrations et entreprises. Mais l’accessibilité revêt bien d’autres aspects que le seul critère de pouvoir entrer et se déplacer à l’intérieur d’un bâtiment. Derrière la notion d’accessibilité se cache la problématique plus globale de l’inclusion. Et quand on souhaite créer les bases d’une société 100% inclusive, cela passe forcément par une accessibilité multiple. Aujourd’hui, à l’heure où se multiplient les téléservices, où avec la crise sanitaire notamment, le télétravail est légion et où la digitalisation des process de travail se renforce partout, il est clair qu’il est un champ d’expertises où il faut encore sérieusement avancer : l’accessibilité numérique. Car de cette accessibilité numérique, dépend la capacité des entreprises à pouvoir recruter des personnes en situation de handicap. Au-delà, mettre en œuvre des actions pour favoriser l’accessibilité numérique en interne est l’opportunité pour les entreprises de mettre en place des projets qui profitent à tous les collaborateurs et parfois même, soient gage de performance et de productivité. Comme le rappelle si justement Philippe Trotin, directeur de l’inclusion et de l’accessibilité numérique : « La dictée vocale, par exemple, est gage de productivité aussi bien pour la personne en situation de handicap que pour tous les collaborateurs. Dès lors, la différence de compétence entre celle-ci et le salarié valide n’est plus un sujet ». La diversité des talents et des engagements forts en matière d’inclusion sont pour les entreprises des leviers de compétitivité mais aussi les gages d’une image employeur valorisée.
Le design inclusif : une solution d’avenir
Autrement dit, un design inclusif est un processus de création qui considère l’Utilisateur avec un grand « U », de manière holistique ; sans distinction tout en intégrant les différences et les particularités de chacun. Pour le design inclusif, on prend en compte les difficultés et les besoins de plusieurs groupes de personnes ayant des profils différents et on apporte des solutions en fonction. L’agence Tactile Studio s’est d’ailleurs spécialisée dans le design inclusif afin d’apporter aux visiteurs en situation de handicap qui se rendent au musée une expérience dont ils peuvent pleinement s’approprier. Une entreprise comme JIB Smart Home, concepteur de solutions technologiques favorisant l’autonomie des personnes en situation de handicap, développe des outils qui adaptent les technologies grand public aux enjeux du handicap et permettent de contrôler diverses choses dans l’habitation et ainsi compenser le handicap. Des technologies au service du confort de vie mais aussi de l’employabilité des personnes en situation de handicap.