Le coworking : nouvel eldorado des entreprises

 

A l’heure où bon nombre d’entreprises cherchent à rogner sur certains coûts fixes et surtout où les modes de travail ont profondément changé avec la crise sanitaire, le coworking est de plus en plus plébiscité.

 

Des espaces de coworking qui évoluent avec les besoins des usagers

 

Le terme « coworking » est né en Allemagne en 1999, il y a donc un peu moins de vingt ans, sous l’impulsion du créateur de jeux et écrivain Bernie de Koven, qui s’en est servi pour décrire et analyser les nouvelles méthodes collaboratives de travail. En 1995, à Berlin, des hackers créent un espace destiné à partager leurs connaissances et plus tard, c’est dans la Silicon Valley que naît la Hat Factory grâce à Chriss Messina, qui a créé le premier lieu de coworking à San Francisco. En France, il faudra attendre 2008 pour voir apparaitre un véritable espace de coworking : La Cantine. Au départ, le coworking était seulement l’apanage des indépendants, souvent créateurs et désireux de partager leurs réflexions artistiques ou business, ou plus simplement, de travailler dans un nouvel environnement, plus ouvert et plus libre qu’une entreprise classique. L’objectif était aussi de rompre avec certaines pratiques professionnelles, de créer de nouveaux rapports managériaux et d’inciter au développement de modes opérationnels plus collaboratifs. Avec le temps, le concept de coworking semble être devenu, bien plus qu’une nouvelle tendance inspirée par les startupers, mais réellement une pratique porteuse de nombreux intérêts pour les entreprises.

 

Des avantages stratégiques non négligeables

 

Premier avantage du coworking, la flexibilité. Vous êtes libre, votre bureau est prêt à l’emploi, avec tous les services professionnels, vous vous installez quand vous le voulez, à votre rythme et n’avez plus qu’à vous concentrer sur le développement de votre activité. Le coworking permet aussi de sortir de son isolement, que l’on soit travailleur indépendant, porteur de projet ou dirigeant. Un état d’esprit qui a été salvateur pendant les longs mois de confinement imposés par la crise sanitaire. En outre, certaines success-story sont nées dans des espaces de coworking où l’intelligence collective et la rencontre naturelle des talents conduisent à de belles histoires professionnelles et parfois, à des projets durables. En adhérant à un espace de coworking, c’est aussi l’opportunité de réseauter en permanence. On y entretient une relation avec une multitude d’entrepreneurs, on profite de leurs relations, on rencontre de nouvelles personnes, dont certaines peuvent devenir de futurs partenaires ou clients potentiels lors des événements organisés en interne. C’est du réseau dynamique et des synergies permanentes. La question du coût est également un point non négligeable. Généralement, on trouve dans un espace de coworking de multiples services associés et inclus ou pas dans l’abonnement. En jouant la carte de la mutualisation, le coworking offre une solution idéale pour les jeunes entrepreneurs. Enfin, le coworking est également favorable à l’image d’entreprise. Choisir d’installer son entreprise dans un espace de coworking, c’est en effet signifier à vos partenaires, clients, prospects, à tout l’écosystème que vous vous engagez positivement dans les évolutions profondes du monde du travail. Vous participez activement à la transformation managériale et numérique des organisations. Vous envoyez une image moderne et actuelle en véritable prise avec les aspirations des nouvelles générations. Vous établir dans un espace de bureaux partagés est un acte logique de communication pour la réputation de votre entreprise, au bénéfice de votre marque employeur. Certains espaces proposent par exemple des formations et un suivi personnalisé. D’autres se veulent « incubateurs d’entreprises » ou proposent des services de domiciliation. D’un point de vue pratique, on trouve parfois un coin garderie intégré… Chaque espace de coworking est différent. Alors, à vous de choisir celui qui vous ressemble !

 

Quelques chiffres

Après l’acteur historique Regus, créé dès 1989 par le groupe IWG qui détient aussi Spaces, les américains WeWork et Knotel (avec sa filiale Deskeo) ont fait leur entrée dans l’Hexagone. Bouygues a créé Wojo, ex-Nextdoor, avant d’en céder 50 % à Accor Hotels, et Nexity a acquis Morning. Quatre opérateurs se partagent ainsi 24 % des surfaces de coworking. Ensuite viennent une kyrielle d’acteurs de taille moindre, Mozaik, La Cordée, sans oublier les cafés offrant des postes de télétravail et les indépendants. On compte désormais, en France, 1 700 espaces de coworking, un chiffre qui a triplé depuis 2015, selon l’indice de la banque de données Bureaux à partager.

Et à Paris ? Selon une étude signée Workthere Paris, la plateforme du réseau immobilier Savills dédiée aux espaces de coworking dans le monde, la demande est en nette progression et le taux d’occupation moyen de ces bureaux flexibles de la capitale est de 71%. « Ce taux d’occupation était bien plus élevé avant la crise sanitaire, de l’ordre de 90 à 95%, reconnaît Fabrice Le Roux, directeur de Workthere France, mais depuis deux mois les demandes se multiplient. L’offre répond mieux au besoin de flexibilité des entreprises et nous devrions revenir rapidement aux niveaux d’avant Covid. D’ailleurs, certaines sociétés profitent désormais de ce type de bureaux pour se donner le temps de la réflexion avant d’imaginer leur propre espace de travail ». Preuve qu’il se structure et s’organise, les tarifs ont régulièrement baissé alors que la demande augmentait. Il y a 10 ans, il fallait compter 700 à 800 euros par poste et par mois contre 647 euros actuellement. Selon les marques et les adresses, les tarifs peuvent aller de 400 à plus de 1500 euros. Les tarifs sont de plus en plus « tout inclus ».

 

Du coworking à l’Hospitality Management

 

Après une année bouleversée par la crise sanitaire, les acteurs devraient opérer un réajustement de leur offre davantage tournée vers le bureau opéré et l’hospitality management, selon l’étude du cabinet Xerfi, publiée en novembre dernier. A l’avenir, opérateurs ne miseront plus seulement sur des espaces situés en cœur de ville, mais sur des prestations de « bureau opéré » pour compte de tiers (propriétaires ou utilisateurs) qu’on appelle désormais corpoworking. Cela correspond à la mise en place d’espace(s) de coworking à destination des salariés de l’entreprise qui peut être réalisée pour les salariés et/ou également accessible à des prestataires, fournisseurs. Selon Xerfi, l’entrée en vigueur de la norme IFRS 16, qui intègre les contrats de location dans les bilans, sera aussi de nature à favoriser l’utilisation de bureaux flexibles par les entreprises. En outre, le marché du coworking devrait évoluer vers des passerelles de plus en plus marquées avec le monde de l’hôtellerie et l’hospitality, à l’instar du groupe Welkin & Meraki qui se positionne comme un acteur premium du coworking et des espaces de travail flexibles. « Pour moi, les espaces de travail sont avant tout de lieux de vie, où le bien-être, le confort, et les services apportent un cadre propice à la réussite de chacun », confie Alain Brossé, CEO du groupe.

 

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